mercredi 16 septembre 2015

L'addiction sexuelle


Voici un tweet lu sur Tweeter et mon commentaire sur le sujet.


Tweet du 16/09/2015
 
Sex Addicts
 
L'addiction sexuelle se dévoile dans un documentaire & http://t.co/yoSPJbM2QO
 
 
@RTLFrance
 


L'addiction sexuelle est comme toute addiction telle que la drogue, l'alcool, le tabac et toute chose qui vous pousse à un comportement de satisfaction d'un besoin de manière incontrôlée et répétitive. L'addiction est une manie, une habitude presque automatique et pulsionnelle, plus qu'un acte réfléchi et équilibré. Elle répond d'un besoin instantané en vue du comble d'un manque et d'une recherche de plaisir. Complexe et subtil, l'addiction fait appel à un mécanisme mêlant biologie, biochimie, physiologie et psychologie.
L'addiction est de deux ordres : artificielle ou naturelle. Artificielle en ce sens où elle ne fait pas parti intégrante de l'être par essence. Comme par exemple l'alcoolisme, le tabagisme, les drogues. Il faut consommer une substance régulièrement et volontairement ou en compagnie d'autrui par mimétisme, par code d'intégration à un groupe, etc., sans pour autant connaître les risques à court, moyen et surtout long terme, et qui va déclencher l'addiction par le mécanisme subtil et complexe mêlant biologie, biochimie, physiologie et psychologie. Bref, une manie, une habitude qui va créer le besoin, le manque donc l'addiction, dont le principe repose sur une action régulière excessive en vue du comble d'un manque et d'une satisfaction momentanée, dont la réalité est une véritable insatisfaction permanente d'où le désir et l'envie de recommencer. Désir de recommencer qui se retrouve dans les addictions naturelles, qui elles font partie intégrante de l'être par essence, car elles contribuent à sa dynamique de vie et de survie. C'est le cas de la faim, de la sexualité, du sommeil, etc. Bref de tout ce qui conditionne l'être à vivre et à survivre.
L'addiction est un concept naturel, dont le principe est de développer le manque, l'envie, la satisfaction, la satiété, mais surtout l'envie de recommencer par cette satisfaction momentanée, non définitive (le manque) et les plaisirs qui en découlent. Car sans le plaisir, il n'est point d'addiction.
Aussi, tout être est addictif à sa propre nature qui le pousse à vivre et à survire (manger, boire, dormir, se reproduire, respirer, etc.), bref à connaître l'envie, le manque et le désir de satisfaire cela en le répétant régulièrement. Maintenant, ces addictions naturelles peuvent-être déséquilibrées par les modes de satisfaction et de consommation. Ainsi, une personne peut développer une addiction à manger en devenant boulimique, une addiction à boire en devenant alcoolique ou friand de boissons sucrées, une addiction sexuelle en développant une pratique excessive incontrôlée voire incontrôlable, car le principe d'une addiction repose sur le fait que la personne n'est plus  maître de ses besoins, mais plutôt que ses besoins deviennent maître d'elle.
 
En matière d'addiction et d'interprétation, il faut être très vigilant, car le schéma classique repose souvent sur une problématique humaine rencontrée dans son existence, alors que cela n'est pas tout à fait vrai. L'être est addictif par nature. Sans cela, il ne vivrait et ne survivrait pas. Mais, cette addiction naturelle doit rester et s'inscrire dans un équilibre naturelle  biologique, biochimique, physiologique et psychologique. Au delà de cela on passe au stade et au niveau des addictions artificielles comme l'alcool, la drogue, le sport, les jeux, la télévision, etc. qui ne sont pas essentielles, mais qui finissent par l'être dans les modes d'action et de consommation et d'inverser les choses, dont le moyen et la finalité.
 
Pour ce qui est de l'addiction sexuelle, il faut d'abord comprendre comment fonctionne la sexualité. Addiction naturelle, la sexualité fonctionne sur le principe de récompense et de jouissance. Sans cela, la sexualité ne serait pas et ne se ferait pas ou difficilement. Bien sûr, elle est plus complexe que cela. Car même si c'est la finalité donc le plaisir qui pousse à la sexualité, l'être humain est doté de capacités et facultés particulières et singulières qui suscitent le désir et l'envie. Et cela passe par le physique au travers des sens et des sensations pour initier l'acte et connaître ce principe de récompense, dont l'objectif premier et naturel est la reproduction ou la procréation. Même si l'humain a su dépasser sa sexualité reproductive et primitive pour vivre une sexualité affective sans nécessité de procréation. Et c'est là où entre jeu l'addiction (artificielle) sexuelle, non naturelle, par le désir de satisfaire un manque incontrôlé et incontrôlable, sans jamais trouver de satisfaction et d'avoir toujours envie de satisfaire cette sexualité de manière excessive et non maîtrisée comme l'alcool, le tabac, la drogue, etc. La sexualité est naturellement humaine. La pratiquer régulièrement, sans obligation de procréation, est tout à fait normale et naturelle, car elle contribue à l'équilibre physique et psychique de l'être. Là où elle n'est plus normale et naturelle, c'est lorsqu' elle s'inscrit dans le même ordre que l'alcoolisme, le tabagisme, la drogue, etc. C'est que c'est le moyen qui prend le pas sur la finalité; c'est le besoin qui gouverne et dirige l'être, mais non plus l'inverse; c'est le biologique, le biochimique, le physique, qui prend le dessus sur le psychologique, l'esprit, l'âme. Alors, l'idée n'est pas de ne pas avoir de sexualité pleine et entière jusqu'à l'abandon et la jouissance, mais comme toute chose c'est de vivre cette sexualité humainement, essentiellement, de manière équilibrée, avec modération sans négliger l'intensité et la puissance des rapports.
 
Maintenant concernant les addictions et leurs différentes formes, il faut étudier la sexualité au cas par cas pour éviter les schémas classiques ou cliniques qui, parfois, manquent de réalisme, de pragmatisme et surtout de justesse d'analyse. La sexualité est inscrite en chacun de nous, le désir de la vivre ne peut-être exclu, au delà de la simple procréation. Aussi à la vue de la diversité, la disparité, la complexité de la nature, de la condition et de la situation humaine, cette sexualité ne sera pas vécue et pratiquée de la même manière, même s'il y a une base commune dont la finalité première et primitive est la reproduction ou la procréation. Tout le monde ne vivra et n'abordera pas la sexualité sur le même pied d'égalité comme tout ce qui peut se vivre humainement. Cela va dépendre de la condition biologique, physiologique, biochimique et psychologique de l'être, du contexte historique, social, culturel, cultuel, éducationnel, matériel,financier, etc. et surtout relationnel, car, à la base, il faut au minimum être deux pour vivre sa sexualité, même si la nature y a pourvu dans le cas inverse.
Aussi, décrire les pratiques sexuelles ici seraient trop long, mais la nécessité de les vivre, ne s'inscrit pas toujours dans le schéma classique et traditionnel du relationnel à deux et dans la proximité. C'est pourquoi la nature nous a doté de la capacité de la vivre seule, pour certes initier notre sexualité lors de la puberté en découvrant son corps et en mettant en oeuvre celle-ci, avant d'envisager cette relation à deux et partager cette sexualité pour procréer, mais également partager des moments d'intimité et de tendresse, donc d'affection uniquement, qui se répèteront sur le temps et permettront d' entretenir cette équilibre physique et psychique, ainsi que relationnel et affectif; mais cette pratique solitaire permet également de vivre cette sexualité réellement quand l'être n'a pas la possibilité d'être à deux pour la vivre. L'être humain a su déployer de moyens détournés pour satisfaire sa sexualité par des représentations imagées, suggérées, objetisées ou par le biais de relations tarifées ou non et sans lendemain, et bien d'autres moyens dont ceux-ci ne se limitent pas qu'aux personnes seules. Toutefois, il ne faut pas généraliser le phénomène d'addiction quant à la manière d'user de ses moyens pour satisfaire une sexualité normale et naturelle et palier à une absence de relation de couple, tout en sachant que l'utilisation n'est pas systématique pour toutes les personnes seules, car il reste la force de l'imagination au travers de cette singularité et particularité sexuelle qui se vit seul(e). De plus, user de ces moyens détournés ne signifient en rien de manière systématique une addiction, mais signifie une manière de représentation pour développer cette imagination et imaginaire sexuel(le), à défaut d'avoir réellement cette représentation en tant que personne et de vivre cette sexualité avec une personne.
On n'est pas tous égaux face à la sexualité, toutefois elle demeure un besoin aussi naturelle et nécessaire à satisfaire que manger, boire, dormir, etc., mais comme dans la vie en général et dans divers domaines, il y a celles et ceux qui y accèdent sans trop de difficultés et il y a les autres, qui pour des raisons diverses et variées, en sont privés, passent à côté où la vivent de manière détournée. C'est pourquoi, il faut être très vigilant en matière d'analyse des comportements sexuels et des addictions. Car la sexualité est une addiction naturelle qui est nécessaire et vitale (pour procréer, mais également comme moyen d'équilibre psychique et physique). Aussi, il faut différencier la pratique sexuelle qui sort du cadre classique et conventionnel, mais qui se vit tout de même par nécessité de vie et de survie, de la sexualité excessive et addictive qui n'est que la satisfaction d'un besoin au delà des besoins équilibrés à l'image de l'alcool, du tabac et des drogues. Alors certes, les addictions peuvent naître d'un manque, d'une agression sexuelle, d'un problème psychologique, d'une solitude et de mauvaises habitudes, d'un problème de couple et d'entente de couple dans ce domaine, etc., mais cela n'est pas systématique, car la sexualité et ses pratiques relèvent d'un état d'esprit, d'une éducation, d'une culture, d'un contexte, d'une bonne connaissance de soi, de ses besoins et de la manière et des moyens de les satisfaire humainement et essentiellement, mais surtout "équilibrement". Les addictions, ne sont pas que le propre des pervers, des déséquilibrés, des célibataires, mais elles sont le propre également de tout à chacune et tout à chacun sans exception de condition et de situation, tout en ajoutant que l'addiction sexuelle, comme toute addiction, repose sur la consommation régulière. C'est à dire que c'est la pratique qui fait, entretien et développe l'addiction. Plus je bois d'alcool, plus le risque de boire et reboire est grand. Plus je fume du tabac ou de la drogue, plus le risque de refumer est important, plus je pratique une sexualité, plus le risque de recommencer et de devenir addict est certain. Aussi l'addiction sexuelle, comme toute addiction doit être étudiée avec beaucoup de précaution et au cas par cas, car on pourrait très bien faire passer pour une addiction sexuelle, une pratique qui ne relève que du besoin nécessaire de la vivre humainement et essentiellement, mais en rapport avec sa condition et sa situation, car, à l'exception de l'avoir choisi, on ne peut pas vivre sans sexualité et ne pas pratiquer une sexualité (en dehors de la simple procréation). C'est inhumain ! Chacun et chacune faisant selon ses moyens, ses capacités et ses possibilités sans tomber dans l'addiction et/ou la déshumanisation.

Maintenant concernant les addictions, on étudie beaucoup le comportement individuel et ses affres dans la vie en général. Toutefois, même si l'individu peut développer des addictions, il n'en demeure pas moins que la grande cause et la responsabilité de ces addictions c'est la société et les gens qui la composent en entretenant les addictions dont on sait qu'elles sont rentables et juteuses. Il en va ainsi de tous les produits de consommation, surtout ceux, qui consommés régulièrement, peuvent déclencher les addictions.
Nos sociétés dans tous les domaines (social, professionnel, religieux, politique, économique, etc.), s'appuient sur les addictions pour asseoir leur emprise et leur pouvoir sur l'individu qui doit devenir dépendant et perdre ainsi toute capacité de libre pensée, de libre propos et de libre action. Le but étant d'empêcher que l'être soit libre et ne soit plus en mesure d'en changer pour le soumettre et le rendre esclave en condition et situation de ces addictions spirituelles, matérielles et biologiques. Aucun domaine n'échappe à cette règle. Une société pour vivre et survivre à besoin de se nourrir de chaque être. Mais pour cela, il faut que chaque être soit l'objet de consommation et de consumation en finalité. Aussi seule l'addiction qui vous rend incontrôlé et incontrôlable en tant qu'individu peut le permettre. C'est pourquoi, qu'elle que soit le domaine, le but n'est pas de laisser l'homme libre, mais de le rendre dépendant du début de son existence jusqu'à la fin de ces jours. Le privant ainsi de sa pleine liberté de pensées, de paroles et d'actions. Et aucun domaine n'échappe à cela (social, politique, économique, religieux, et surtout humain en finalité). Nos sociétés entretiennent l'addiction par nécessité de consommation et donc de capitalisation. Si les personnes ne développaient aucune addiction, alors elles se contenteraient de vivre simplement et essentiellement de ce dont elles ont besoin, pour concentrer tout leur être sur des choses plus constructives en tant que personne individuellement sans être individualiste. Ce qui n'est pas le cas malheureusement, car aucune société ne serait viable surtout économiquement. Le seul moyen de se rendre compte du niveau d'addiction de nos sociétés et des individus qui les composent, c'est de couper tout à chacune et tout à chacun de ses modes actuels de vie et surtout de consommation et d'observer les comportements.

Pour conclure, le seul moyen contre toute addiction, c'est de se poser la question du bien que les choses vous apporteront sur le court, moyen et long terme humainement. Savoir définir ses besoins de manière humaine mais équilibrée, sans tomber dans les extrêmes, les extravagances, les pièges addictifs spirituellement, matériellement et biologiquement. Bref, savoir développer un esprit sain dans corps sain sans se départir de sa nature humaine et de vivre humainement parlant. Il n'est point de plaisir sans addiction, toutefois, il n'est nul besoin d'addiction pour vivre de plaisir et plaisamment. Tout est une question d'équilibre ou pour être plus basique, de dosage ! Et vivre sans addiction est totalement possible en s'affranchissant de toutes ses pensées, ses paroles et ses actions nuisibles que l'on peut retrouver dans tous les domaines de nos sociétés. Ces domaines qui privent l'être de sa pleine liberté en tout et pour tout et le rendent esclave donc addictif à ces domaines pour qu'il revienne et réitère ses pensées. ses paroles et surtout ses actions qui le satisferont sur le moment, mais créeront un manque sur l'après et donc une dépendance. Le seul moyen de s'en sortir et de se départir de ces domaines c'est de s'en détacher ou de s'y intéresser avec détachement sans jamais y adhérer. Pour s'appuyer sur un exemple simple, c'est allez dans un bar sans jamais consommer, surtout de l'alcool. C'est aller dans un supermarché, sans rien acheter ou juste ce qui est vital et nécessaire,etc. C'est s'intéresser sans appartenir et se laisser appartenir par quoi que cela soit ou qui que cela soit. Car c'est cela la non addiction : la pleine liberté de soi en pensées, en paroles et en actions. Je n'appartiens à rien ni à personne ! Je suis et je reste libre en tout et pour tout. Cela bien sûr nécessite une force mentale hors du commun pour éviter tous ces pièges addictifs, déstructurants et déshumanisants. Et comme dit précédemment, aucun domaine n'échappe à cette règle. Car chaque domaine ne peut vivre et survivre sans se nourrir de l'être et donc de son essence profonde en la modifiant pour qu'il ne se départisse pas. Seul moyen de le garder et de l'aliéner, bref l'enchainer avec subtilité et malignité, en y arborant un visage humain plein de compassion. Ainsi sont et vont nos sociétés et de surcroît les personnes qui les composent. On ne tire pas l'être vers le haut, on le tire vers le bas par le jeu subtil des addictions pour le tenir dépendant et obtenir de lui indirectement sa soumission en vue de sa perdition, mais sur le long terme, afin d'en extraire l'essence substantielle à et nécessaire pour la "survivance" de l'autre ou de ces domaines mentionnés précédemment !
 
 
Écrit et Posté le 16 Septembre 2015 de 18h00 à 20h15, complété le 17 Septembre 2015 dans la soirée.


Mr Franck Delaby



The earth - The heart


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