mardi 22 septembre 2015

Alzheimer
"Comme si de rien n'était"
 
 
Dans le cadre de la journée mondiale Alzheimer du 21 septembre 2015 un ciné-débat a été organisé à la Comète de Châlons-en-Champagne par l'Office des Seniors (Clic des cités en Champagne) avec la participation du docteur Anis Dammak (médecin responsable de l'équipe mobile de gérontopsychiatrie centre EPSM Marne) au travers du film "Comme si de rien n'était" de Julie Talon qui dresse le portait de Rose dans les prémisses de la maladie d'Alzheimer et du bouleversement de tout un pan de vie personnel, intime, social, familial, etc. où il faut repenser l'être dans sa condition et sa situation en corrélation avec son environnement et son entourage proche, dont l'être lui-même (autant que l'entourage) perd face et pied à cause de cette maladie dont il a conscience, mais qu'il s'efforce de refuser en entretenant le déni (même si la mémoire qui défaille, facilite ce déni par le fait d'oublier et donc de s'oublier) et de faire comme si de rien n'était pour pouvoir continuer à vivre normalement, simplement mais surtout humainement et de manière autonome.

Ce film, au regard très poétique, a révélé un pan voire un prisme seulement de la maladie d'Alzheimer. Les prémisses, les débuts, qui certes dévoilent le côté déstabilisant tant pour la personne atteinte que son entourage face à une problématique, dont il n'existe aucun remède, si ce n'est des moyens qui permettent de ralentir le processus de déconstruction de l'être psychomoteur jusqu'à sa fin inéluctable : la mort; vont mettre en exergue tout le processus environnemental de vie de la personne et de son entourage qui va être remis en cause par la nécessité d'accepter cette maladie et d'entrevoir une totale réorganisation autour de celle-ci et de l'être atteint bien évident.

Chose peu aisée tant cela remet en cause l'autonomie de la personne et son indépendance, tout autant que celles de son entourage. Chose peu aisée, car les savoirs faire et savoirs être en la matière ne sont pas toujours assimilés pour intervenir avec assurance (surtout l'entourage proche) face à l'inconnue de cette maladie qui va aller en s'accroissant dans la déconstruction de l'être, même si les savoirs en la matière sont plus abordables de nos jours. Chose peu aisée quand financièrement et matériellement il est extrêmement difficile d'intervenir dans de bonne condition, car la vie continue et que tout à un coût même dans cette situation et encore bien plus dans celle-ci. Chose peu aisée car c'est le début d'une vie ou de vies à mettre ou mise entre parenthèses pour faire face à cette situation. Chose peu aisée, car même si le malade est dans le déni, tout le monde l'est aussi, consciemment ou inconsciemment pour continuer à vivre malgré tout et faire comme si de rien n'était, car il n'y a peu de choix et de chance à l'heure actuelle, si ce n'est de susciter et entretenir encore la vie et l'envie en dépit de cet amoindrissement de l'être jusqu'à sa fin inéluctable : la mort.

Ce film donc, très intéressant, poétique et touchant par cette femme, Rose, qui est très naturelle, spontanée et encore alerte, en dépit de la réalité de la situation et de sa maladie, n'a pas été pour moi très en profondeur dans la thématique de la maladie d'Alzheimer, car il n'a traité que le stade léger de cette maladie au travers d'une famille qui ne semblait pas être dans le besoin matériel dont il a été possible d'entrevoir dans ce film la condition de vie de cette dame, qui a du avoir un bon niveau de vie, en dépit d'un appartement modeste et quelque peu désorganisé. Il y a déjà le physique de la personne qui pour son âge dénote un milieu social aisé, les biens matériels également (parfum Coco Chanel numéro 19, les bijoux aux doigts, les vêtements, le sac à main, etc.) et d'autres petits détails qui soulignent ce niveau de vie, même s'il n'enlève en rien à la réalité de cette situation face à la maladie d'Alzheimer tant pour la personne malade que pour son entourage.
C'est pourquoi, il aurait été intéressant de voir la thématique de la maladie d'Alzheimer traitée dans sa globalité et sa diversité en condition et situation, afin d'en saisir l'essence même de cette maladie à tous les stades et de permettre à des néophytes de mieux en saisir le sens et les réalités bien délicates et difficiles face à cette maladie tant pour le malade que pour l'entourage familial ou autre comme les professionnels. Me plaçant comme aide à domicile, il ne m'a pas été difficile d'en cerner les contours et surtout les non-dits, car je connais cette maladie pour être intervenu auprès de personnes atteintes de celle-ci, toutefois si je me place comme une personne ne connaissant en rien la maladie, je dois reconnaître que ce film ne m'aurait appris que peu de choses et surtout que le pan le plus acceptable et abordable de cette maladie et dans une condition de vie tout de même aisée, même si la situation ne l'est pas à cause de la maladie d'Alzheimer.

Nonobstant, après ce film, il y a eu un débat sur ce sujet entre les spectateurs/spectatrices venu(e)s en nombre pour l'occasion et d'horizon  divers comme des intervenant(e)s à domicile, des aides soignant(e)s, des familles, des élus ou des curieux tout simplement. Débat qui a permis de poser des questions sur ce sujet ou de donner un avis par rapport à une expérience propre dont le Professeur Anis Dammak a partagé ses savoirs en la matière car il est concerné par cette maladie en tant que professionnel. Echanges qui auront permis de dresser les contours de la maladie d'Alzheimer dans la continuité du film, mais dont une seule séance ne permettait malheureusement pas d'en cerner toute la complexité et la diversité en condition et situation.

Au delà de cela, j'ai été surpris de la non présence durant ce ciné-débat de certaines personnes publiques ou politiques locales dont il est étonnant que ces mêmes personnes se sont agglutinées en masse lors de la venue de Mr le 1er ministre Emmanuel Valls à l'inauguration de la 69ème foire de Châlons-en-Champagne. Toujours présentes pour obtenir de tout à chacun et toute à chacune l'adhésion, la voix, dans leurs ambitions politiques comme les élections, ou d'avoir à critiquer tel parti ou telle décision ou telle action politique d'un adversaire, mais jamais là pour les sujets de fond et qui mériteraient un intérêt particulier ! A quoi il faudra en déduire la dynamique habituelle du calcul et de l'intéressement en matière de choix, de décision et d'action. Navrant ! (Je sais que certaines ou certains diront qu'ils/elles étaient très occupé(e)s, mais lors de la visite de notre 1er ministre, ils/elles ont trouvé le temps pour être présent(e)s). Maintenant, cela pourrait être étendu à l'ensemble des personnes en général, où depuis que j'évolue dans certains milieux, lieux, environnement, je suis surpris du peu d'intérêt que les gens portent aux choses essentielles, dont l'esprit repose plus sur un esprit malveillant, plein de préjugés, d'aprioris et de volonté de se nourrir de la misère humaine d'autrui, plus que l'inverse. Ce n'est pas étonnant que rien ne va sur le temps et dans la durée, lorsque l'esprit dans l'ensemble est plus marqué par l'intéressement, le calcul, la manoeuvre, le superficiel, le cancanier, bref l'esprit Closer ou Voici, ou, pour rester poli, l'esprit fosse à purin et gueules à merde !
 
Voici quelques liens :
 
 
 
 
Écrit et Posté le 22 Septembre 2015 de 07h30 à 09h05 et Modifié les 22 et 23 Septembre 2015.

 
 
 
Mr Franck Delaby
 

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